Le CAHIER des PASSIONS
LETTRE à L'ABSENTE
(écrite en Octobre 2005)


Voilà plus de 2 ans maintenant que nous sommes séparées, ma belette, ma bichette, mon poisson-chat, et si j’ai oublié tous les autres qualificatifs dont je t’ai affublés par amour, je ne t’oublie pas, toi qui fut ma compagne pendant 10 ans. Je suis encore en pleurs en t’écrivant ces quelques lignes. Je trouve enfin le courage de te parler après tout ce silence, car si j’ai respecté ton choix, tu m’as laissée bien seule…
Tu te souviens de notre première rencontre ? Tu gambadais près de ta maman avec 2 frères et 1 sœur. Vous étiez de véritables « copier/coller ». Oui, je sais, je n’ai pas oublié, tu avais aussi un petit frère noir et blanc ! Ce sont des choses qui arrivent. Ce n’est pas moi qui t’ai choisie, tu le sais bien. C’est toi qui m’a regardée la première et notre vie à deux a commencé… c’était un jour de fort orage à Gelos dans les Pyrénées… (mois d’août 1993). Tu as miaulé tout le long de la route jusqu’à mon petit appartement à Pau. Tu me chavirais déjà le cœur car je venais de t’enlever à ta maman et j’en avais conscience… Ta marraine Anne-Marie, qui t’a immortalisée sur le tableau, celle qui a des yeux de chat…( Oui, oui, c’est vrai ! T’avais pas remarqué ? Tiens, mon œil ? Oh si, j’en suis sûre, mais tu n’as pas voulu me rendre jalouse, c’est çà ?) est venue, produit en mains, t’enlever aussitôt toutes tes sales petites puces car moi, j’étais encore un peu « gauche » avec toi.
Tu as finalement dormi sur mon lit… fait un petit pipi sur la serviette que j’avais pris la précaution de mettre (je reconnais, c’est la seule fois). Quand je t’ai cherchée après ma douche, le lendemain matin, tu t’étais réfugiée sous…. le réfrigérateur. Pas dur de s’y faufiler pour une petite boule de poils d’à peine 3 mois mais, plus dur d’en sortir ! J’ai tout mis en œuvre pour le « sauvetage » : je cours au bureau… en disant entre chacun de mes pleurs, que ma petite chatte était morte sous le frigo… appelle au secours Anne-Marie (elle réussit tant bien que mal à me rassurer en me disant qu’il n’y avait aucun risque que tu soies morte… elle connaît les chats, elle !). On réquisitionne 2 hommes costauds et me voilà repartie à l’appartement avec toute une armée !!! Les hommes soulèvent l’appareil, et toi ma petite boule, je te récupère. Te souviens-tu, à partir de ce moment-là, tu as été interdite de cuisine… J’ai donc dîné dans ma salle de séjour pour ne pas te laisser seule. Il t’est arrivé de « sauter » dans mon plat de spaghettis à la sauce tomate, et vlan : une minette rouge !!! Je ne vais pas te faire honte devant tout le monde, mais j’ai quand même envie de dire que mes plantes vertes n’ont pas résisté à tes petits mordillements, que le papier peint gaufré n’a pas trop aimé tes « escalades » et j’en passe, mais ce ne sont pas les meilleurs. Avec un peu d’apprentissage en douceur, tu t’es disciplinée très vite !
Ensuite, c’est le déménagement, la maison, tu te souviens ? Le premier jour où tu as mis les pattes sur l’herbe, tu avais 7 mois et tu y allais patte à patte, avec méfiance… La méfiance, n'a hélas pas durée… mauvais souvenir que je vais nous épargner… Je vais juste préciser, et pour contredire ta copine la vétérinaire : tu n’as jamais oublié de te méfier des voitures, puis des chenilles processionnaires et des matous que tu n’avais pas réussi à « dominer ». Un peu distraite, tu as oublié quelquefois que les portes de garage des voisins se refermaient la nuit, mais là, rien de bien grave… même si je t’ai cherchée parfois toute la nuit !
Je sais, tu vas me dire que je me suis bien occupée de toi et que je t’ai toujours mise en tête de mes priorités… Tu me l’as bien rendu, tu as été ma garde-malade après une opération chirurgicale. Tu as veillé sur moi, en restant près de moi et en mettant précautionneusement ta tête sur mon ventre douloureux lorsque je me reposais. Tu attendais patiemment que je me lève pour filer faire ton petit tour et revenir aussitôt près de moi. Puis, tu as commencé à m’accompagner quand je faisais une petite marche de convalescente… Tu te souviens, moi sur le trottoir, marchant pas à pas difficilement et toi, sur les murets, allant et venant, joyeuse, la queue en panache… je comprenais parfaitement que tu étais heureuse de constater que je me rétablissais petit à petit… Ce fut le début de nos promenades quotidiennes dans les petits chemins et champs alentours (par beau temps uniquement, je te l’accorde). Là, laisse-moi faire un petit commentaire dont je ne souhaite pas que tu te mêles : et oui, si un chat n’est pas un chien, il peut en avoir les comportements dans la fidélité et l’attachement inconditionnel - j’ai envie de dire que l’on a les compagnons que l’on mérite – que les chats ne sont pas que des animaux indépendants, juste intéressés par la bouffe et le confort de la maison - n’est-ce pas ma belette ?
Au début, pour te quitter le moins possible, je t’ai fait faire des choses que tu n’as pas aimées : la voiture, le train, l’avion… (tu l’as échappé belle : pas de bateau !). J'ai fini par comprendre que tu étais plus heureuse à la maison à condition que la voisine vienne te nourrir. J’aurais pu te laisser te débrouiller seule… avec « tes mulots » et « tes oiseaux ». Là, tu sais, je n’ai jamais été d’accord !… et puis, avec les croquettes des chats de l’autre voisine que tu allais chaparder juste pour le plaisir… bon allez, je te pardonne : « nobody’s perfect ».
Tu me manques ma Meringue (ah oui, je t’ai appelée comme çà car bébé, tu avais la forme et la couleur d’un beau petit gâteau juste à peine doré au four que l’on avait envie de dévorer). Tu me manques pour tes câlins du petit matin, quand la fraîcheur arrivait et que tu venais doucement te blottir au creux de mon épaule. Tu me manques pour les heures passées sur mes genoux où inlassablement mes doigts parcouraient ta fourrure et où tes ronronnements m’apportaient tant de sérénité. Tu me manques pour tes moments de folie joyeuse où tu courrais dans la maison, ton adresse pour attraper ta brosse entre tes pattes et t’y frotter le cou, ta gentillesse envers tous mes visiteurs : qu’ils soient à 2 ou à 4 pattes (oui, je sais quand l’un d’entre eux ne te plaisait pas tu disparaissais mais au moins, tu n’as jamais fait de mal à personne !) et tant et tant de choses de toi me manquent encore et toute ma vie ne suffirait pas pour les raconter… Ah si, tu as adopté sans problème, mes petits-enfants, pourtant nés après toi.
Le vrai drame est arrivé au bout de 10 ans d’amour intense, partagé. Je t’avais encore imposé un déménagement… Pourquoi ne t’es-tu pas méfiée, toi si méfiante après toute ton expérience passée, de ce vilain produit mis par un nouveau voisin dans son jardin ? A moins que ce ne soit le rat empoisonné que tu aies voulu manger, toi la chasseuse ? Je ne le saurai jamais… 6 semaines de soins intensifs plus tard, tu as baissé les pattes… Tu as refusé de continuer à te battre et je n’oublierai jamais ce dimanche où tu m’as suppliée du regard… J’ai bien compris tu sais. Le lendemain, je t’ai offert une mort douce mais si douloureuse à mon cœur… Je peux te le dire maintenant : j’ai réellement hurlé de douleur dans ma voiture quand je suis revenue seule à la maison, te laissant, je l’espère au Paradis des Animaux ! (1er Décembre 2003)
Je voulais te dédier la petite chanson de Renaud que j’ai toujours écoutée en pleurant… tu sais, celle qui dit que le « petit chat est mort » mais je pense que tu apprécieras mieux, mon poisson-chat adoré, mon modeste mais personnel hommage !
Toi qui as été si heureuse, je sais que tu vas m’en vouloir un peu de ne pas t'avoir remplacée et surtout de ne pas en avoir l’envie, alors que tant de tes semblables attendent quelque part d’être adoptés. Je suis désolée, ma bichette, mais j’ai le sentiment que jamais, je ne rencontrerai une minette aussi adorable et admirable que toi !

Finalement, on va l’offrir la chanson pour ceux qui ne la connaissent pas :


Le petit chat est mort – Renaud Séchan





Meringue à 3 mois












Meringue à 1 an


Va donc pas pleurer
Y s'baladait peinard
Il avait pas d'collier
Il était libre d'aller
Et d'rev'nir pour bouffer
Il était même pas prisonnier
De ton amour insensé

T'aurais quand même pas
Voulu qu'y vive comme un con
Sur le canapé
Loin des gouttières, des pigeons
C'était un aventurier
T'aurais pas voulu qu'on l'attache
Y t'aurais miaulé : "Mort aux vaches !"

Le petit chat est mort
Il est tombé du toit
C'est comme çà
Il a glissé sur j'sais pas quoi
Et patatras
On l'enterr'ra demain j'te jure
Dans un joli carton à chaussures

Le petit chat est mort
Et toi et moi on va couci-couça
A cause de quoi ? A cause que c'est
Chaque fois comme ça
Pourquoi c'est toujours les p'tits chats
Et jamais les hommes qui tombent des toits ?

C'était un vrai sac à puces
Encore plus libre qu'un chien
Pas l'genre pour un su-sucre
A te lécher la main
Mais la liberté tu vois
C'est pas sans danger c'est pour ça
Qu'elle courre pas les rues ni les toits

C'était un vrai Titi
La terreur des p'tits oiseaux
La nuit y s'faisait gris
Pour les croquer tout chauds
C'est un peu salaud
Mais t'as jamais mangé d'moineau
C'est pas plus dégueu qu'un MacDo

Le petit chat est mort
Il est tombé du toit
C'est comme ça
Il a glissé sur j'sais pas quoi
Et Patatras
On ira d'main dans un jardin
L'enterrer au pied d'un arbre en bois

Le petit chat est mort
Et toi et moi on va
Couci-couça
A cause de quoi ?
A cause qu'on s'demande bien pourquoi
T'as jamais un pape sur les toits
Etre trop près du ciel p't'être qu'y z'aiment pas



les cachettes de Meringue à 4 mois et à 8 mois


Meringue (1 an) explore la salle de bains
                                   
Meringue (18 mois) étonnée ou à moitié endormie ?



On ne va pas oublier de remercier notre meilleure amie Mary-France, qui a relu le texte ci-dessus, écrit dans la plus grande émotion, afin de le corriger. Elle a bien voulu aussi scanner tes photos, avec le plus grand soin. Tu te rappelles, comme j’ai ri, le jour où elle était toute recroquevillée sur un fauteuil à cause de toi. Tu avais ramené un mulot qui se promenait dans la maison. Comme elle est phobique de ces petites bêtes, elle n’osait pas mettre ses pieds par terre !!! Tu sais, elle a aussi offert, peu de temps après ta disparition, une mort douce à sa petite chienne qui était au bout de sa vie. « Échalotte » a été choyée et très heureuse comme toi. Mais que je suis « bête » : elle a déjà dû t’en parler… puisque maintenant vous êtes côte à côte… et je suis certaine qu’à présent « chat et chien » font bon ménage !!!
Et puis encore une petite confidence, ma Meringue, tous les membres de ma famille et tous mes amis sont aussi des amis des animaux. Un petit cadeau les attend en allant voir dans la rubrique "Nature".
    Nicole    

(Je t'aime pour la vie mais mon coeur est triste comme le noir... quand je pense à toi !)