Dans le village de HÉRISSON, mon regard fut attiré par un « objet » exposé sur le bord de la petite route que je parcourais à la recherche des « chirons ».
L’ex-citadine que je suis l’a identifié malgré tout comme étant une charrue. Photo faite, aussitôt revenue chez moi, je l’envoie par mail à mon ami Christian, ULMiste et surtout Agriculteur (cette fois-ci c’est cette « fonction qui m’intéresse » !).
Voici sa réponse, accompagnée d’une petite documentation et de 2 photos extraites de sites sur le sujet (commentaires sous ma photo que j’ai un peu complétés) :
« Tu sais, je me souviens en avoir connu une identique à la ferme quand j’étais drôle* et de l’avoir vue fonctionner, traînée par des bœufs.
Le 1er tracteur est arrivé en 1956 : j’avais 8 ans et je suis allé le chercher avec mon père à Parthenay, j’ai fait le retour assis sur l’aile où il y avait un siège passager de prévu. En fait de siège, c’était juste une barre de fer pour éviter de tomber devant la roue ; à l’époque les normes de sécurité : on ne connaissait pas trop !
Voilà un souvenir d’enfance grâce à toi et ta photo de charrue ! » Christian »
* pour ceux qui ne sont pas de la Région Poitou-Charentes, il s’agit d’un "enfant", d’un "gamin", d’un "gosse", d’un "môme", comme vous voulez !!
Charrue « brabant double – Bajac » - Village de Hérisson
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Inventeur : Antoine BAJAC (né à Ibos (65) en 1848- mort à Liancourt (60) en 1918). Promo GADZARTS 1864.
Egalement l’inventeur de l’arracheuse de betteraves en 1886.
Date de construction : Aux alentours de 1900 probablement, mais assez vague car A. BAJAC a continué l’œuvre de son beau-père,
maréchal-ferrant à Liancourt. Ce dernier avait créé un modèle de charrue « brabant » en 1850. Sur le site de Liancourt :
« Les charrues dernier cri sortent des usines de Liancourt de 1900 à 1962 ».
Utilisation : « Modèle de brabant double *
avec un système de réglage « tête refoulante ». Pour compenser la résistance de la pointe du soc dans les terrains durs qui tend à soulever la charrue,
A. BAJAC avait placé en avant de la charrue, un système de refoulement qui produisait les mêmes effets que l’homme s’appuyant sur les mancherons.
Le réglage en marche de la charrue se faisait automatiquement, le laboureur n’avait plus aucun besoin des mancherons ».
* "La charrue brabant double permet de labourer dans les deux sens grâce à la superposition de deux socs inversés l’un par rapport à l’autre. En bout de raie, il suffit de retourner d’un demi-tour le corps de la charrue"
Uniquement pour être un peu plus complète, voici 2 photos, empruntées à un site pour que tout soit plus clair pour les néophytes dont je fais partie :
Utilisation manuelle
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Le même travail aujourd'hui
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Vous pouvez constater l'évolution en 50 ans environ !
Et comme j’aime bien les petites phrases d’auteur :
« Labourer, c’est amenuiser la terre pour la rendre amoureuse de la graine qu’on va y mettre » |
Roland DROUARD – Technicien Agricole à Derval (44) (1929-2005)
Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’ancêtre de la charrue
et sur l’évolution de l’agriculture, vous trouverez 3 pages intéressantes :
en cliquant sur chacun des tracteurs ci-dessous
pour la voir plus en détails :
Charrue « brabant double » BAJAC dite aussi « réversible »
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